ou Un vent erre, au Pré Vert

Le petit chemin était encombré
De Pétales déchus sur un voile de soie
D’Azurés ardents d’amour,
D’une Foule ouvrière au Mont-Blanc,
D’un Prédateur embarrassé,
De Nectariques inassouvis,
Azurés Sphinx colibri
Un oeil pour voir, et l'autre aussi… et le coeur qui écoute !
Le petit chemin était encombré
De Pétales déchus sur un voile de soie
D’Azurés ardents d’amour,
D’une Foule ouvrière au Mont-Blanc,
D’un Prédateur embarrassé,
De Nectariques inassouvis,
La nature jamais ne se lasse pour nous étonner,
Mais nous étonnons-nous ?
Sa maternelle essence la rend souvent trop anonyme
Trop quotidienne, trop humble aussi.
Elle nous tend la main, mais tendons-nous l’œil, l’oreille ?
Dans le tohu wa bohu de nos sociétés
Peut-on encore nous ouvrir à son discret silence ?
Elle attend que l’humain se réveille,
Réveille son humanité sans doute trop banale
A côté de ses rêves d’infini, de planètes à investir,
De technologies, de voyage en virtualité…
Mais ne sera-t-il pas bientôt trop tard
Pour penser à allumer notre si fragile flamme
Au feu vivant de la sienne ?
C’est en septembre C’est en septembre |
L’air, encore doux L’air devient fou, |
L’hiver laboure la terre dans un froid mouvement,
La vêt d’un blanc manteau pour qu’elle grelotte moins,
Pour devenir lumière jusqu’au cœur de ses nuits.
Il l’aime et la protège… Qu’en sait-elle au fond d’elle ?
Le froid fait ses aiguilles, la neige arrondit tout.
L’eau mobile se tait, plus rien n’ose bouger
Tout se terre, tout s’endort au regard du passant.
Autour, le ciel, lui-même, livide, bleu blême, s’ennuie.
Toute trace de vie patiemment abolie
L’hiver trace son long chemin paisiblement
Sans s’occuper des fragiles âmes humaines
Sans penser à celles qui ne savent pas trouver
La chaleur d’un regard , d’un cœur condescendant.
C’est pourtant là, que se prépare, bien loin de tout
L’éclat gai du printemps qui ravira nos âmes
Enflammera nos cœurs bien avant que l’été,
Nous coiffant de sa coupe de feu, brûle tout
Et nos corps, et la vie, pour laisser son amour
Dans des fruits et des grains que l’hiver reprendra.
Feu, pluie, vent, vague
Terre, sable, eau, lumière
Sourire, accent, accueil
Claire lumière, obscur sable
Sicile, entre Eolie et Taormina
De l’antiquité aux ambiances archéennes.
Une île, fondamentalement volcanique
Une île de paix, de calme, une île sereine
Une île de totale harmonie entre ses éléments
Une île de villégiature (hors saison…)
Ville d’histoire accrochée à sa montagne rugueuse
Garnie des sempiternels figuiers de barbarie
Aux glochides impitoyables pour l’innocent ou le curieux
On cause anglais à Taormina…
Un anglais italien qui coule et roule sur une pente volcanique
On voit des touristes, des japonais, des européens, des restaurateurs
Des siciliens aussi sans doute car ce sont eux
Qui s’apostrophent de 7h à 7h en passant par minuit et midi
Faisant résonner les rues, même pleines !
De la couleur, de la gaité, des grands gestes
Des cris de joies de vielles habituées de la place.
Pour ce billet :
(cliquez sur le premier vers qui est de VH)
Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent, dis-tu
Ô grand Victor. Ton discours est pointu,
Mais est-ce bien raisonnable ? Car vois-tu,
Je crois qu’une lutte, même honorable,
Un dessein, parmi les plus admirables,
Un destin sans défaut, le plus enviable,
N’atteindra jamais la vertu du cœur,
Qui, plus loin que n’importe quel bonheur,
Se donne à travers le geste sauveur,
Se partage dans un simple regard,
S’accueille comme une grande œuvre d’art.Que valent l’arche, le mur, la porte, le pain
Si l’on ne joint pas le cœur à la main ?
Ils seront bien farine, bois, pierre, airain,
Mais sans le plus qui les rendrait vivants,
Ce petit plus qui rend tout éclatant,
Et parle à l’âme comme à un enfant.Car le plus lourd fardeau, c’est d’exister sans vivre.
Poursuis-tu dans le propos de ton livre.
Je dirais que c’est d’être sans covivre,
Sans avoir ici une âme à aimer,
Là-bas encore une autre à protéger,
Et partout, plein d’autres auxquelles penser.Les fourmis des cités n’ont pas d’espace
Autre que leur solide carapace
Pour les défendre des sombres rapaces
Qui en veulent à leur âmes troublées,
Leurs âmes fragilisées, accablées
Par le gris sale des cités bondées.Les fourmis des cités se pressent, se serrent
Et s’isolent jusqu’à manquer du bon air,
Pour fuir, pour oublier la lumière.
Et là elles ne trouvent point la chaleur,
Qui pourrait leur ouvrir la voie du cœur.Leur vie devient coutumière fadeur.
Ceux qui luttent sont rarement francs-maçons
Mais âmes tenant un caparaçon.
Ceux qui vivent, ce sont ceux qui aiment. Ce sont
Ceux dont la joie éclaire la tristesse
Ceux dont le fardeau trouve l’allégresse,
Ceux qui gardent un espoir en la liesse.Le cœur : il nous faut en trouver l’accès,
Il est si proche mais si loin du succès !
« Le plus long voyage de ta vie, c’est
de ta tête à ton cœur. » (Fire Lame Deer).
Ce lakota avait raison de dire
Cette chose simple qui prête à rire.
Patrick Roussel
Être ou ne pas être ? Nature, tu ne t’interroges pas, Tu vibres dans ton cycle, Accompagnant le soleil, Tu fleuris et flétris avec lui.
Texture, épure, Zébrure, griffure, Bois dur : Érable, Acéré plus que scie incisive.
Champ du cygne, Chant du lac Qui transpire, Au matin : Savoureuse Et brumeuse lumière… Paix