Une photo, c’est une image
Qui en aucun cas n’est le gage
De ce qui nous impressionne.
Souvent ce que cela donne
Est frustrant à tous les niveaux :
Couleur, lumière, etc. rien ne vaut
Ce que nous avions perçu.
On est fortement déçu
D’avoir raté l’instant ou l’objet.
Cet oiseau sur sa branche, un geai…
Ne se voit dans le feuillage,
Pas plus que son rauque ramage !
Pourtant on l’a vu, et ce qui nous a séduit
Et à l’image fort mal reproduit…
Eh oui, pourtant il était là, bien visible, d’ailleurs on ne voyait que lui… Il aurait fallu un téléobjectif (premier niveau de retouche sur la réalité appréhendée).
Seul le peintre (ou l’artiste en général) parle juste car il représente immédiatement avec son âme, mais il l’utilise (son âme) pour montrer non pas la réalité mais ce qu’il en perçoit, ce qu’elle lui suggère.
Le photographe aimerait en faire autant, il est artiste lui aussi. Il l’est dans ce qu’il va composer, dans la lumière qu’il va choisir d’attendre peut-être, dans les détails, les équilibres, la convergence de lignes pour qu’on voit ce qu’il veut vous montrer, sa façon de trouver l’ambiance, de travailler les ombres pour souligner, durcir ou au contrainte de les déboucher pour adoucir. Tout c’est avant la prise de vue…
Clic clac kodak, c’est dans la boite… et toc !
Mais il n’a pas le temps du peintre le photographe, il va prendre au centième, au millième de seconde tout un pan du monde, tout ce pan qu’il embrasse du regard et qui, le transportant, le porte à espérer avoir fixé l’instant de ce pan du monde.