ou Un vent erre, au Pré Vert

Le petit chemin était encombré
De Pétales déchus sur un voile de soie
D’Azurés ardents d’amour,
D’une Foule ouvrière au Mont-Blanc,
D’un Prédateur embarrassé,
De Nectariques inassouvis,
Azurés Sphinx colibri
Un oeil pour voir, et l'autre aussi… et le coeur qui écoute !
Le petit chemin était encombré
De Pétales déchus sur un voile de soie
D’Azurés ardents d’amour,
D’une Foule ouvrière au Mont-Blanc,
D’un Prédateur embarrassé,
De Nectariques inassouvis,
L’horizon est cette ligne Entre Terre et Ciel
Qui se dessine comme un no-mans land
Entre ma réalité et l’improbable cosmique.
Où est-elle ailleurs que dans le regard ?
Comme l’arc-en-ciel, il suffit de tourner la tête
Et la ligne change de mode, de style, d’ambiance.
L’ultime ligne ETC n’est presque toujours que composite
Le pluriel dans le singulier, une horizodiversité
Qui s’habille tous les jours et à chaque heure, chaque minute presque
De couleurs et d’ombres différentes, soufflées par le vent.
Une photo, c’est une image
Qui en aucun cas n’est le gage
De ce qui nous impressionne.
Souvent ce que cela donne
Est frustrant à tous les niveaux :
Couleur, lumière, etc. rien ne vaut
Ce que nous avions perçu.
On est fortement déçu
D’avoir raté l’instant ou l’objet.
Cet oiseau sur sa branche, un geai…
Ne se voit dans le feuillage,
Pas plus que son rauque ramage !
Pourtant on l’a vu, et ce qui nous a séduit
Et à l’image fort mal reproduit…
Eh oui, pourtant il était là, bien visible, d’ailleurs on ne voyait que lui… Il aurait fallu un téléobjectif (premier niveau de retouche sur la réalité appréhendée).
Seul le peintre (ou l’artiste en général) parle juste car il représente immédiatement avec son âme, mais il l’utilise (son âme) pour montrer non pas la réalité mais ce qu’il en perçoit, ce qu’elle lui suggère.
Le photographe aimerait en faire autant, il est artiste lui aussi. Il l’est dans ce qu’il va composer, dans la lumière qu’il va choisir d’attendre peut-être, dans les détails, les équilibres, la convergence de lignes pour qu’on voit ce qu’il veut vous montrer, sa façon de trouver l’ambiance, de travailler les ombres pour souligner, durcir ou au contrainte de les déboucher pour adoucir. Tout c’est avant la prise de vue…
Clic clac kodak, c’est dans la boite… et toc !
Mais il n’a pas le temps du peintre le photographe, il va prendre au centième, au millième de seconde tout un pan du monde, tout ce pan qu’il embrasse du regard et qui, le transportant, le porte à espérer avoir fixé l’instant de ce pan du monde.
Lire la suite « La retouche, ou l’art de passer de l’olive au mouton »
La nature jamais ne se lasse pour nous étonner,
Mais nous étonnons-nous ?
Sa maternelle essence la rend souvent trop anonyme
Trop quotidienne, trop humble aussi.
Elle nous tend la main, mais tendons-nous l’œil, l’oreille ?
Dans le tohu wa bohu de nos sociétés
Peut-on encore nous ouvrir à son discret silence ?
Elle attend que l’humain se réveille,
Réveille son humanité sans doute trop banale
A côté de ses rêves d’infini, de planètes à investir,
De technologies, de voyage en virtualité…
Mais ne sera-t-il pas bientôt trop tard
Pour penser à allumer notre si fragile flamme
Au feu vivant de la sienne ?
Traverser la route
Et arriver dans un autre monde
Abandonner tous ses doutes
Entendre la mer qui gronde
Écouter jaillir la vie
Voir pétiller la joie
Sentir une douce envie
Un brin de folie, un émoi
Chercher l’âme sœur
Danser dans les prés
Se vouloir libre-penseur
Laisser son âme se diaprer
C’est la bonne heure,
C’est le BONHEUR !
Un artiste de Dakar qui mérite de recevoir votre visite si vous avez la chance de passer au Sénégal.
Je ne sais pas, vous, si vous lisez la sensibilité d’Isidore, tant dans le graphisme que la couleur, mais moi, il me touche. Merci à lui de faire vivre ainsi son cœur pour les autres.
J’aurai pu faire mieux pour les images… mais elles viennent de sa page facebook, ce ne sont pas des photos originales.
Voir l’artiste au travail (merci au vidéaste – source Facebook, page Isidore)
C’est en septembre C’est en septembre |
L’air, encore doux L’air devient fou, |
L’hiver laboure la terre dans un froid mouvement,
La vêt d’un blanc manteau pour qu’elle grelotte moins,
Pour devenir lumière jusqu’au cœur de ses nuits.
Il l’aime et la protège… Qu’en sait-elle au fond d’elle ?
Le froid fait ses aiguilles, la neige arrondit tout.
L’eau mobile se tait, plus rien n’ose bouger
Tout se terre, tout s’endort au regard du passant.
Autour, le ciel, lui-même, livide, bleu blême, s’ennuie.
Toute trace de vie patiemment abolie
L’hiver trace son long chemin paisiblement
Sans s’occuper des fragiles âmes humaines
Sans penser à celles qui ne savent pas trouver
La chaleur d’un regard , d’un cœur condescendant.
C’est pourtant là, que se prépare, bien loin de tout
L’éclat gai du printemps qui ravira nos âmes
Enflammera nos cœurs bien avant que l’été,
Nous coiffant de sa coupe de feu, brûle tout
Et nos corps, et la vie, pour laisser son amour
Dans des fruits et des grains que l’hiver reprendra.